Mercedes EQA : une nouvelle étoile pour l’électrique

CLS, GLE, CLC, GLA, SLS, autant de lettres qui sonnent à l’oreille des conducteurs comme des synonymes de Mercedes. Il faut ajouter une nouvelle combinaison de lettres. La marque à l’étoile passe dans une autre dimension. Il s’agit de EQ, deux lettres pour symboliser le nouvel univers « électromobile » vers lequel la firme de Stuttgart a décidé de se diriger. Un univers où l’on retrouve le nouveau EQA mis sur le marché cette année. Un modèle que nous avons pu découvrir, grâce au prêt d’un de ces modèles par la concession de Willermin, concessionnaire Mercedes à Castelnau-le-Lez. Nous avons pris le volant d’un EQA 250 AMG Line. Le but : voir cette promesse d’un SUV 100 % électrique de chez Mercedes.

EQA : « un couteau suisse » allemand…

Aux premiers abords, on pourrait se dire qu’il s’agit d’un énième SUV de Mercedes. Ce modèle repose sur la base du GLA l’un des best-sellers de la marque. Il est surtout le modèle électrique le plus petit et le plus abordable. Et d’une certaine manière, le plus pragmatique de la gamme EQ. Un SUV oui, mais est-ce un véhicule qui peut offrir des usages multiples ? Une sorte de « couteau suisse » de la route, mais Allemand…

Caractère électrique

Plus compact que son devancier le GLA, avec lequel il partage sa plate-forme, le EQA est légèrement plus long (4,46 m, + 5 cm) du fait de boucliers plus généreux. Son caractère électrique se devine par sa face. Celle-ci est dotée d’une calandre pleine. Pas besoin d’entrée d’air pour ce bloc électrique. Sur l’arrière, le design a été revu et offre une signature lumineuse qui traverse le hayon de part en part.

Jusqu’à 426 km d’autonomie

Ce SUV se distingue par de nombreux points. L’un des principaux étant sa motorisation. Un bloc motopropulseur électrique asynchrone (ou à induction) de 140 kW (190 ch) anime ce EQA entraînant les roues avant. S’il n’est pas mirobolant, en termes de prestation, ce bloc apporte un certain agrément de conduite. (le 0 à 100 km/h parcourus en 8,9 s ).

Du côté de la batterie, la voiture est équipée d’une batterie d’une capacité qui atteint 66,5 kWh. Pour un poids de 480 kg. La marque à l’étoile annonce une autonomie entre 399 et 426 km sur le cycle combiné WLTP. Pour l’alimenter, l’EQA est doté d’un chargeur 11 kW en courant alternatif (AC). Pas d’option en 22 kW. Ceci permettrait une charge plus rapide sur de nombreuses bornes publiques. Dommage…

C’est un cocktail de routes départementales, de ville et d’autoroute auxquels nous avons soumis cet EQA de Mercedes. Direction les routes du littoral languedocien pour une première prise en main. Une prise en main qui passe bien sûr par la notion de confort. A l’intérieur, il n’y a pas de doute, nous sommes bien au volant d’une Mercedes. La marque a eu la bonne idée d’en finir avec la dalle au milieu du tableau de bord, version « tablette ». Là, nous trouvons deux écrans de plus de 10’’, sur une seule dalle, toute en longueur.

Celui de gauche affiche des informations de conduite. Celui de droite regroupe le multimédia. Une large tablette dotée d’une navigation tactile. Elle s’utilise en passant les doigts dessus, ou en utilisant un pavé qui prend la place de l’habituel levier de vitesses. Une dalle qui accueille la technologie « MBUX » qui intègre la commande vocale intelligente « Hey Mercedes ». Comme avec votre smartphone, vous demandez, et la « voix Mercedes » exécute vos requêtes.

Aisance aux places arrières

Une réelle facilité d’utilisation pour le conducteur et le passager. On notera la forte présence de plastique sur la console centrale. Au niveau de l’assise, on retrouve l’ambiance du GLA. Conducteur et passager avant évoluent dans un environnement très soigné. La position de conduite haute permet une vision très dégagée. Idéal dans le trafic urbain. On regrettera des sièges peu enveloppants. Un petit point négatif. Quand on sollicite la puissance de la voiture et que l’on voudrait être un peu plus tenu sur son assise.

À l’arrière, rien à dire pour une utilisation quotidienne ou en famille. Trois passagers seront très à l’aise. La place centrale est assez confortable, même avec le tunnel central, très peu prononcé. La position est un peu basse. Cela vous fera lever le coude pour s’accouder aux fenêtres. À noter que l’EQA délaisse la banquette coulissante 60/40 du GLA de dernière génération au profit d’une formule rabattable en 40/20/40. Une opportunité de transporter plus de bagages. Et ce, sans perdre trop place pour les passagers arrières.

Les palettes de régénération au volant : un atout pour l’éco-conduite

Avec quatre modes de conduite (Eco, Comfort, Individual et Sport). On retrouve les avantages d’une full électrique. Tout le couple est disponible en appuyant sur l’accélérateur. Pas de souci pour propulser les 2040 kg de l’ensemble.

Le mode « Comfort » constitue un compromis entre performance et autonomie. Idéal pour une utilisation au quotidien. Le mode « Eco », lui, est à privilégier en ville. A basse vitesse, la dépense d’énergie est moindre. Une conduite qui est optimisée par la gestion des modes de régénération qui se gère avec les palettes situées sur le volant. Il est possible de varier la force du frein moteur.

D’un mode roue libre (D+), jusqu’à la régénération la plus importante (D- -). Une gestion du frein moteur qui permet presque de conduire « à une seule pédale » (pas d’arrêt total). Une fois que l’on a pris l’habitude, on peut ne plus toucher la pédale de frein dans un trafic dégagé.

Une conduite dynamique agréable

Quant au mode « Sport », c’est celui qui procure le plus de sensations. Un mode que nous avons utilisé pour tester les qualités dynamiques de ce EQA. Sur des vallonnées et sinueuses, dans l’arrière pays héraultais, la voiture a dévoilé ces capacités dynamiques. Un peu plus de fermeté dans la direction. Des suspensions plus fermes avec un peu de roulis. L’électrique fun et dynamique, en version SUV, c’est possible avec ce EQA. Mais le train avant encaisse le couple de 375 Nm ! L’ESP vous rappelle à l’ordre. L’éco-conduite est à privilégier… À noter qu’en mode « Individual », le conducteur a la possibilité de configurer les paramètres de conduite de la voiture.

Sur autoroute, ça roule !

Ce SUV a la vocation de rouler sur de longs parcours. C’est que nous avons fait en prenant l’autoroute entre Montpellier et Perpignan, (aller/retour). Sur un plus de 250 km de trajet, le EQA a démontré ses capacités de rouleur. Calé à 130 km/h, l’ambiance est très silencieuse et la consommation moyenne s’est positionnée entre 24 et 26 kW/h/100km. Un charge de moins de 30min, sur une borne de recharge rapide a permis de recharger 80 % de la batterie. Et tout n’avait pas été consommé à l’arrivée à Montpellier. Avec le EQA, l’autoroute, c’est sans souci.

Ce EQA surprend agréablement. Un bon agrément de conduite au quotidien. Le tout avec une philosophie « électrique ». Le EQA affiche des tarifs moins élevés que la concurrence dans ce secteur des SUV. Un bon point pour le développement des l’électromobilité. Un EQA qui devrait voir bientôt l’arrivée d’une version 350 4Matic à deux moteurs électriques et 292 ch. Un SUV Mercedes qui semble être né sous une bonne étoile…

Pierre-Jean Côme

Un essai réalisé en partenariat avec la concession de Willermin Mercedes- Benz & Smart à Castelnau-le-Lez.