La technologie des motorisations hybrides a-t-elle encore un avenir ?

Les motorisations thermiques sont dans le collimateur des instances européennes depuis quelques années. La Commission européenne a lancé, en juillet dernier, le plan « Fit for 55 » (Parés pour 55). Le but est d’interdire le nombre des véhicules thermiques. Il s’agit d’une volonté de réduire de 55 % des gaz à effet de serre en 2030. Et 100 % en 2035 ! Donc plus d’énergies fossiles ! Une politique qui a poussé les constructeurs à faire turbiner leurs services de recherche et développement. La finalité : proposer des gammes de véhicules hybrides et électriques. Une course à l’électrification qui concourt à une profusion actuelle de modèles avec différents types de motorisations.

L’hybridation trouve son public en France

Notamment pour les véhicules hybrides qui doivent jouer un rôle de transition dans cette montée en puissance de l’électrification. Il faut savoir qu’en France, l’hybridation est une technologie qui tend à trouver son public. La motorisation hybride rechargeable a fortement progressé au 1er semestre 2021. Ce sont 68 651 voitures à moteur hybride rechargeable qui ont été vendues. 19 974 véhicules ont été vendus au premier semestre 2020 (+ 243,7 %).

Toyota, précurseur des motorisations hybrides

Ceci représente une part de marché passée de 2,8 % à 7,4 %. Sur la même période, l’hybride non-rechargeable a vu une belle croissance. Les immatriculations (micro-hybride inclus), 124 736 véhicules se sont vendus contre 47 325 en 2020, à la même période. Soit 13,5 % de part de marché. A noter que Toyota est un des précurseurs des motorisations hybrides, c’est la marque qui a beaucoup promut cette technologie.

Contre-coup

Certes les voitures 100 % électriques se vendent, mais pas dans la même proportion que les hybrides. 150 099 véhicules hybrides ont été vendus sur les neuf premiers mois de 2020. Ce qui représente 12,9 % des ventes, alors qu’en 2021, sur la même durée, ce sont 317 222 unités qui se sont écoulées, soit un volume de 25,2%. En revanche, pour les 100 % électriques, les ventes représentaient 70 538 voitures en 2020, contre 106 931, soit 8,5 %(*) Cela croît, mais peu. Depuis le début de l’été, les ventes de ces dernières se sont d’ailleurs fortement ralenties.

La cause ? Elle pourrait être multiple. Il y a tout d’abord le contre coup de la baisse du bonus écologique, le 1er juillet dernier, de 7000 € à 6000 € pour les véhicules électriques neufs (pour des véhicules inférieurs à 45 000€), et de 3000 € à 2000 € (pour des voitures entre 45 000 € et 60 000€). L’autre raison est aussi la pénurie des semi-conducteurs qui touche actuellement le milieu de l’industrie automobile. Ce sont des composants essentiels à la fabrication des véhicules et encore plus pour les versions 100% électriques.

Où sont les bornes de recharge ?

Il faut prendre en compte le maillage du territoire pour les bornes de recharge destinées aux véhicules électriques. Où se recharger ? « En ville, en campagne, sur autoroute, où sont les bornes ? » Telles sont les interrogations les plus prégnantes des conducteurs.

Aujourd’hui, le déploiement des bornes de recharge permet de comptabiliser 43 700 contre 32 700 en décembre 2020. C’est-à-dire 11 000 de plus, en six mois. On est loin des 100 000 sites de charge à la fin de cette année, comme l’avait affirmé le gouvernement. En ce début d’automne, on dénombre un peu plus de 4000 bornes haute et très haute puissance. En tout, 2 700 points de charge ont une puissance supérieure à 50 kW. 1 100 ont une puissance supérieure à 150 kW. Intéressant pour une recharge en moins de 20 minutes.

100% des aires d’autoroutes équipées fin 2022

Depuis janvier de cette année, le nombre de bornes de 150 kW a été largement doublé. Sur autoroute, 50 % des aires de services sont équipées de bornes de recharge rapide, soit 164 aires de service. Toutes les aires du réseau autoroutier concédé seront équipées de stations de recharge pour véhicules électriques d’ici la fin 2022. En parallèle, l’équipement du réseau routier national non concédé sera réalisé à la même échéance grâce à la mobilisation des services de l’État et de financements exceptionnels de 100 millions d’euros(**).

Une analyse de l’hybride (rechargeable ou non) qui montre que cette technologie tend à séduire de plus en plus en Europe. D’une part en faisant baisser la facture « carburant ». Mais également parce qu’elle s’impose comme une technologie qui rassure les conducteurs dans leur mobilité au quotidien. Des faits qui vont dans le sens des adeptes de l’hybride. Il s’agit de faire progresser de manière mesurée, la décarbonation de nos modes de déplacements.

Pierre-Jean Côme

(*) (Source : PFA/AAA DATA )

(**)(Source : www.ecologie.gouv.fr)

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