La décarbonation de la mobilité face à l’usage de l’automobile

Changer sa manière de se déplacer en voiture est aujourd’hui au cœur des réflexions. Pour certains, le choix de passer sur des motorisations électriques ou hybrides s’est avéré comme une évidence. Pour beaucoup de conducteurs l’électrification est encore une interrogation. Dans le cadre d’une enquête réalisée par Ipsos, pour le compte de Vinci, des éléments de réponses apparaissent sur l’appréhension que le public peut avoir sur l’électromobilité.

Dans cette enquête intitulée « Déplacements quotidiens et respect de l’environnement : où en sont les Français de la décarbonation de leurs mobilités ? », nous allons voir certains éléments de réponses. L’infographie ci-dessous met en exergue que plus des trois-quarts des personnes interrogées n’ont jamais pris le volant d’une voiture électrique. Pour ceux qui ont déjà choisi, il est clair que c’est en agglomération que l’utilisation est la plus importante. Une vision qui montre que l’usage en ville conforte l’idée d’une réelle utilité de l’électrique dans cette configuration.

Une méconnaissance de la mobilité électrique ou une vision décalée de la réalité ? Nous pourrions dire un peu des deux. Parmi les premiers freins au passage à l’électrique, on trouve le prix d’achat, encore trop élevé. Un élément qui doit être tempéré si l’on met dans la balance les différentes aides disponibles pour l’acquisition d’un véhicules électrique (bonus écologique et prime à la conversion).

De 5 à 14 km par jour en moyenne

La question de l’autonomie se pose. Actuellement, la distance moyenne quotidienne parcourue en France va jusqu’à 14 km… Un chiffre issu d’un sondage réalisé pour le site Statista en 2019. Ce sondage interroge les Français résidant dans des communes de plus de 20.000 habitants sur la distance moyenne de leurs trajets quotidiens en 2019. La grande majorité des personnes ayant répondu à l’étude (soit 39%) parcouraient quotidiennement moins de 5 kilomètres ou entre 5 et 14 kilomètres en moyenne. Et moins de 5 km pour 33% d’entre eux.

Offre dans tous les segments

Un point sur lequel l’ensemble des constructeurs travaillent pour l’augmentation des autonomies. Aujourd’hui, les véhicules allant de 220 à 500 km d’autonomie sur route commencent à être importants, et ce, dans de nombreux segments automobiles. A l’image de certains modèles comme :

Et bien d’autres encore ! Actuellement, la question n’est pas le manque de modèles. Mais quel modèle choisir en fonction de son usage. A savoir, le choix d’un véhicule électrique peut être une alternative intéressante en zones rurales. Celles-ci sont souvent pénalisées par la hausse de la fiscalité environnementale, la désertification des stations-services et l’absence de transports collectifs.

Batterie et pollution sont au cœur des débats. Un élément que les opérateurs ont bien intégré dans leur cursus de production en y intégrant des programmes de recyclage des batteries. Les avancées technologiques réduisent la facture du recyclage. Le coût est encore élevé.

Toutes les aires d’autoroute équipées de bornes de recharge d’ici 2023

Le manque de station de recharge est évoqué dans les villes. A l’heure actuelle, la France totalise un peu plus de 45 000 points de charge. Un chiffre encourageant. Pour l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), qui plaide pour l’accélération d’une infrastructure de recharge, la France est l’un des pays les mieux lotis d’Europe. Actuellement, une aire d’autoroute sur deux est équipée de bornes de recharge. L’objectif est d’avoir à un maillage complet du réseau autoroutier en 2023.

A noter qu’une très large majorité des conducteurs qui roulent en électrique rechargent leur véhicule chez eux. 90% des propriétaires de voitures électriques déclarent que leur domicile est leur principal lieu de recharge. Ils sont 58% à utiliser une simple prise électrique. (Rapport Enedis 2020).

C’est l’usage que vous ferez de la voiture qui déterminera la manière de recharger

Concernant la question du temps de recharge, celle-ci est l’objet de toutes les attentions de la part des constructeurs. Il faut prendre en compte plusieurs facteurs quand on parle de recharge de batteries.

Généralement il faut prendre en compte :

  • la capacité du pack de batteries 
  • l’état de charge de la batterie 
  • la puissance délivrée du côté de la borne… et … celle tolérée du côté de la voiture 
  • le câble de charge utilisé 
  • les conditions climatiques
  • le temps de charge sur une prise domestique 
  • le temps de charge sur une borne rapide : le temps de charge sur un superchargeur

Recharger en électricité, c’est comme se servir une bière…

Rouler en électrique, c’est rouler autrement. C’est l’usage de la voiture électrique que vous aurez qui déterminera la meilleure manière de recharger. Si vous roulez avec une citadine, votre besoin en kW sera différent de celui d’une routière, voire une sportive. Actuellement, les bornes les plus rapides déployées proposent 50 kW de puissance, ou plus.

Sur ces bornes rapides, la charge débute fort au départ et ralenti sur les derniers kW. C’est comme servir une bière… Cela va vite au départ. On ralenti vers la fin pour ne pas faire mousser.

Les constructeurs parlent de charge « à 80 % » en 30 minutes. Les 20 % derniers mettent le même temps que les premiers. Recharger votre smartphone est pour vous un geste devenu banal. C’est un peu pareil pour les automobiles.

Pierre-Jean Côme

D’autres résultats de l’enquête Ipsos

Échantillon : 4000 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française active, âgée de 18 ans et plus. Enquête réalisée du 25 au 31 mai 2021.

Échantillon interrogé par Internet via l’Access Panel Online d’Ipsos.

Méthode des quotas : appliquée au sexe, à l’âge, à la profession de l’interviewé, à la région et à la catégorie d’agglomération.

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