Essai Audi Q3 e-hybrid 272 ch S line : notre avis sur le nouveau SUV hybride rechargeable

Notre essai du nouvel Audi Q3

Un gabarit compact et un maquillage de star

La nouvelle déclinaison de l’Audi Q3 se décline avec des motorisations essence, diesel et hybride rechargeable. Et c’est cette version dite e-hybrid qui devrait représenter l’essentiel des ventes en France. Le SUV compact se concentre dans un premier temps sur la déclinaison 272 ch de cette motorisation avant de proposer la version 204 ch comme sur les Skoda Kodiaq, VW Tiguan et Cupra Terramar.

Avec 4,53 m de long pour 1,86 m de large et 1,60 m de haut, l’Audi Q3 occupe une position intermédiaire entre l’Allemand et l’Espagnol. Un gabarit globalement contenu qui s’avère bien adapté à nos rues escarpées.

Avec la finition S line, le nouveau Audi Q3 affiche des lignes de présentation plus sportives mais facture encore de nombreux éléments esthétiques comme le toit panoramique en verre à 1 500 €, le vitrage privacy à 500 € ou encore le pack esthétique noir à 950 €. Les projecteurs Audi Digital Matrix réclament 2 500 €, tandis que les feux arrière OLED numériques ajoutent 1 200 €. Pour parachever le tout, notre modèle d’essai profitait de sublimes jantes Audi Sport de 20 pouces à 1 600 €.

Audi Q3 vue latérale

Puissante transversale

Sous le capot, cette version e-hybrid 272 ch combine un 1.5 TFSI de 177 ch et un moteur électrique de 115 ch. La boîte S tronic à six rapports se charge de gérer les transitions entre thermique et électrique. La batterie lithium-ion de 19,7 kWh utiles permet une autonomie WLTP comprise entre 106 et 120 km selon les conditions. Comme sur les autres hybrides du groupe, le moteur est en position transversale et les roues avant assurent seules la motricité, au risque de décevoir les automobilistes de montagne adeptes de la transmission quattro.

Audi Q3 e-hybrid moteur

Pas grand mais pratique

Le coffre de 375 litres, extensible à 1 293 litres une fois la banquette rabattue, reste très correct malgré la disposition du réservoir d’essence sous le plancher du coffre. Plancher qui devient parfaitement plat lorsqu’on replie les dossiers en 40/20/40. Faute d’être immense, le coffre se révèle assez facile à charger et modulable. À l’arrière, l’espace est honorable pour accueillir deux adultes, d’autant que la banquette coulissante en deux parties et les dossiers inclinables permettent de moduler l’espace à bord.

Le tunnel central demeure cependant trop imposant et gêne clairement le passager du milieu, déjà pénalisé par une assise étroite et plus ferme. Le toit panoramique (1 500 €) améliore la luminosité et renforce la sensation d’espace. Les rangements sont suffisants et il est possible d’ajouter une climatisation trois zones dans un pack avec les sièges avant chauffants contre 1 150 €.

Craquant et déroutant

À l’avant, la sellerie Dynamica Noir/Gris avec surpiqûres Gris Acier s’accorde bien à l’ambiance sportive de l’habitacle. Les sièges sport estampillés S offrent un maintien satisfaisant et un bon niveau de confort. La qualité perçue reste flatteuse au premier abord mais moins rigoureuse que sur les anciennes générations d’Audi. Les plastiques laqués sont salissants et certains éléments du mobilier peuvent générer quelques craquements. La présentation reste soignée grâce à un éclairage d’ambiance multicolore de série sur la finition S line. L’ergonomie globale est totalement différente de celles des autres modèles du groupe et demande une petite période d’adaptation.

L’habitacle propose suffisamment de rangements, dont un compartiment de recharge à induction ventilé via l’Audi Phone Box en option (350 €), qui optimise la réception du téléphone en le reliant à l’antenne du véhicule. Côté multimédia, l’Audi Virtual Cockpit Plus et le MMI Navigation Plus assurent un ensemble numérique complet de série, clair et personnalisable. Le Pack MMI Experience Pro à 1 950 € ajoute un affichage tête haute, un système audio SONOS et un port USB renforcé. L’ensemble fonctionne très bien, même si certaines commandes tactiles comme celles de la climatisation ne sont pas aussi réactives que de vrais boutons.

Doigts sur les paletttes

En ville, l’Audi Q3 e-hybrid profite de son gabarit contenu mais présente un rayon de braquage de 11,8 m assez ample. La visibilité correcte et les rétroviseurs bien dessinés facilitent les manœuvres. Le Park Assist Plus avec caméra 360 degrés, fourni sur la finition S line, apporte un réel confort. Sur chaussée dégradée, les suspensions pilotées peuvent se montrer un poil fermes, surtout avec les jantes de 20 pouces, et laissent parfois filtrer des bruits de mobilier.

La filtration des chocs devient paradoxalement plus agréable en mode Sport, où l’on ressent moins de trépidations. La gestion du freinage régénératif est plus aboutie que sur les autres modèles du groupe avec la possibilité de moduler la force de régénération depuis les palettes situées derrière le volant en mode EV. En mode hybride, ces palettes servent à passer les 6 rapports de la boîte DSG.

Audi Q3 jantes alliage de 20 pouces

Très affûté un peu lourd

Sur route, l’Audi Q3 e-hybrid 272 ch se montre plus vif qu’on pourrait l’imaginer. Le 0 à 100 km/h en 6,8 secondes témoigne d’une belle réactivité, même si le train avant souffre des 400 Nm envoyés. L’antipatinage intervient souvent et laisse penser qu’un différentiel autobloquant améliorerait sérieusement l’efficacité. La direction se montre assez précise mais très assistée et semble donc moins directe que sur les autres modèles du groupe.

Les trains roulants en aluminium assurent une belle agilité et la prise de roulis est parfaitement maitrisée. Le comportement inspire confiance grâce à une tenue de route efficace et un grip latéral convaincant, même sur route humide. Le poids élevé, environ 1 900 kg à vide, reste toutefois perceptible dans les changements d’appuis et les bruits de suspensions sont parfois marqués.

Nouvel Audi Q3 sur route

Assez sobre sur long trajet et une charge facile et rapide

Sur autoroute, la vitesse maximale atteint 215 km/h et autorise donc des virées sur « Autobahn » illimitées. Les aides à la conduite incluses dans le Pack Assistance Route à 1 200 € renforcent le confort sur longs trajets grâce à un assistant de conduite adaptatif bien calibré. L’insonorisation des bruits d’air est très soignée, surtout avec le double vitrage avant, mais les bruits de roulement demeurent perceptibles. En hybride rechargeable, la consommation WLTP annoncée oscille entre 1,7 et 2,1 l/100 km. En usage réel, elle varie plutôt entre 5,5 et 6,5 l/100 km, voire 7 l/100 km à bon rythme avec les jantes de 20 pouces, une fois la batterie vide.

L’autonomie électrique atteint entre 60 km sur voie rapide et près de 100 km en usage urbain, avec la possibilité d’évoluer en mode EV jusqu’à 140 km/h. De quoi assurer l’essentiel de ses trajets du quotidien en tout électrique pour ne solliciter le moteur essence que sur de longs trajets. Notons par ailleurs que le Q3 e-hybrid autorise une capacité de remorquage de 750 kg non freiné et de 1 400 kg freiné.

Comme ses cousins du groupe VW, l’Audi Q3 e-hybrid se branche sur les bornes d’autoroute ou celles des centres commerciaux en courant continu (DC) grâce à sa prise combo CCS. La puissance de charge maxi de 50 kW permet alors de passer de 10 à 80 % en 26 minutes. Cela constitue un vrai plus par rapport à certains modèles concurrents qui se limitent souvent à une prise de charge de type 2 qui n’autorise qu’une charge en courant alternatif (AC). En recharge AC, l’Audi Q3 e-hybrid intègre un chargeur de 11 kW pour recharger en environ 2 h 30 sa batterie d’un peu moins de 20 kWh.

La face avant du nouveau Q3

Inflation masquée

Le tarif de l’Audi Q3 e-Hybrid de 272 ch commence à 55 000 € pour la version hybride en finition Design, et à 60 550 € pour la finition S line. Notre modèle d’essai, richement doté en options, grimpe à 80 310 €. À cela doit s’ajouter un malus au poids qui démarre à partir de 1 010 € sur la version la moins équipée. Si le tarif d’entrée paraît intéressant à première vue, il masque un équipement limité et les options font vite grimper la facture comme chez Mercedes et BMW situés dans les mêmes eaux tarifaires.

Affiché à des tarifs à priori compétitifs, le nouveau Audi Q3 se distingue des autres SUV du groupe VW par sa silhouette musclée et ses trains roulants affûtés. Mais il adopte une ergonomie compliquée et cache une foule d’options.

Reste que les nouvelles marques chinoises proposent aujourd’hui des alternatives très bien fabriquées, bien équipées et assorties de meilleures garanties pour des prix plus contenus. La marque aux anneaux peut toutefois compter sur son style inimitable, son image en béton et sa clientèle fidèle. Mais pour combien de temps ?

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