Smart Forfour EQ-Power : pourquoi rouler avec en ville

La star électrique très branchée des centres-villes

Lorsque la première Smart est sortie, en 1997, la volonté de la marque était de proposer une voiture différente, pour un usage spécifique : une voiture qui rend la conduite en ville aisée. Une voiture avec une philosophie décalée. On peut dire que le fondateur de la marque Nicolas Hayek a réussi son pari. Si la Smart (Swatch Mercedes Art car) produite par le constructeur allemand, ne s’est pas imposée comme l’arme fatale urbaine depuis 25 ans, elle a le mérite d’avoir été novatrice en la matière. Découvrons la Smart ForFour EQ-Power.

La Smart Fofour EQ-Power, qu’est-ce que c’est ?

Aujourd’hui, Smart a encore été devancière, en affichant sa décision d’arrêter les moteurs thermiques pour ne produire que des voitures 100 % électriques. La dernière Smart Forfour que la rédaction de Test E Car a pu essayer dans l’agglomération de Perpignan apporte ainsi des réponses en matière d’électromobilité.

Une Smart, oui, c’est sympa ! Ça a toujours une bonne bouille rondouillarde. Mais on en fait quoi ? À sa sortie, il était facile d’en voir dans les centres-villes, garés perpendiculairement au sens de stationnement ou se faufilant dans les embouteillages. Des voitures fréquemment utilisées à des fins commerciales, comme des vitrines roulantes. Si c’est, peut-être, encore le cas aujourd’hui, Smart a modifié son approche pour élargir sa clientèle. En l’occurrence, la Forfour EQ-Power en est un exemple. Déjà avec une habitabilité hors du commun… Bien que possédant quatre places, la voiture dévoile des dimensions lilliputiennes, avec une longueur de 3,49 m, une largueur de 1,67 m et une hauteur de 1,55 m. (NDLR : la Smart ForTwo EQ-Power, quant à elle, ne fait que 2, 69 m de long, 1,66 m de large et 1,55 m de haut). Vous êtes amené à vous déplacer très souvent en zone urbaine pour votre activité professionnelle, vous êtes en couple, avec ou sans enfant, et vous souhaitez naviguer dans la circulation de manière très aisée, la Smart Forfour devrait vous ravir.

L’électrique, un choix par essence pour Smart

Avec les améliorations technologiques des motorisations électriques, Smart ne pouvait qu’être en prise avec l’électrique. Cette Forfour EQ-Power, dotée d’un bloc moteur « synchrone triphasé à excitation séparée » d’une puissance de 82 ch, annonce des qualités.  Calé derrière le volant de notre Smart, pas de grande découverte tant la version EQ-Power est similaire à sa sœur thermique. Coté rangement, quelques nouveaux rangements sont à noter…

Coté garnitures intérieures, les plastiques sont d’un aspect quelconque, sans trop de personnalité. Concernant, les vitres des portes arrières, celles-ci ne peuvent que s’entrebâiller via un système de clapet. La marque a habituer a mieux…

Le volume de chargement réduit pour la Smart Forfour EQ-Power

En ce qui concerne les possibilités de rangement dans le coffre, comment dire, vous ne pourrez compter que sur 185 L (jusqu’à 975 L avec banquette arrière baissée) pour deux petites valises, deux sacs de courses ou un caddie de golf, mais pas plus. D’autant que sur la droite se positionne le rangement contenant le câble, plus imposant, de recharge sur borne publique ou Wallbox. Un volume de chargement quelque peu réduit par le positionnement du moteur en situation transversale arrière logé sous le plancher du coffre.

À l’intérieur, comment ça se passe ? On remarque d’abord les sièges qui offrent une bonne assise. Toutefois, leur dessin « baquet » a de quoi surprendre pour une citadine… Calé derrière le volant, la planche de bord accueille une dalle numérique qui propose les différentes fonctions. Très utile pour optimiser ces trajets, le GPS y occupe les 2/3 de l’écran, le 1/3 restant étant partagé entre les informations sur l’état du véhicule et le infodivertissement.

La Smart Forfour EQ-Power à son aise en ville

Sur cette version électrique, la nouveauté sur le tableau de bord se trouve sur la gauche. Posé sur le tableau de bord, comme une excroissance, un compteur indique le pourcentage de batterie restant et la jauge de puissance. C’est véritablement l’endroit où vous poserez le plus le regard au fil des kilomètres qui s’égraineront.

Électrique d’accord, zéro émission d’accord ! Vous avez dit « ville » ? Allons-y ! Boulevards, avenues, d’un feu tricolores à l’autre, puis de rond-point en rond-point, la Smart se fond dans le trafic urbain avec une certaine délectation. Le format de poche de la voiture incite à voir son comportement quand les rues se resserrent.

Alors que les voies rétrécissent, l’agilité de la Smart ne se dément pas. Son impressionnant rayon de braquage (8,65 m) lui permet de se faufiler dans les voies les plus étroites du centre-ville de Perpignan. Si vous devez naviguer à titre professionnel, rentrer chez vous, dans des agglomérations avec des rues aussi serrées, la Smart Forfour risque de devenir une arme fatale dont il pourrait être difficile de passer, une fois que l’on y aura goûté… Les cœurs de ville sont SES terrains de jeu ou de travail, selon votre usage.

Smart Forfour EQ-Power : une autonomie sans étincelle

En revanche, que cela soit pour une utilisation professionnelle ou personnelle, il faudra avoir à l’esprit que cette voiture a des limites quant à son utilisation. Smart annonce 153 km d’autonomie…(en données WLTP, l’autonomie de la Smart Forfour EQ-Power est de 130 km, avec une seule charge). Lors de notre essai, nous sommes partis avec une batterie à 93 % pour 123 km d’autonomie. Ce n’est pas une autonomie énorme, sachant que la batterie à une capacité de 17,4 kWh.

Ainsi, il est nécessaire de privilégier le mode « Eco ». Cela limite la vitesse de pointe (en ville, vous me direz…), et l’accélération. Tant que votre conduite reste « souple », ça ira. Mais si vous devez « taper » sur l’accélérateur pour attaquer un rond-point ou se dégager d’un trafic dense, il faudra repasser en mode « classique ». 

Point positif : la récupération d’énergie est maximisée. Pour autant, le fait de lever le pied de la pédale de droite ne fait pas s’arrêter la voiture aussi bien qu’une Renault Zoe ou une Nissan Leaf.

Une autre manière d’appréhender la conduite « l’électrique » peu ainsi se faire grâce à l’analyse du comportement au volant. La fonction « Eco Score », intégrée sur l’ordinateur de bord, informe le conducteur sur sa manière de gérer son autonomie. Des conseils sont mentionnés pour aboutir à une expérience de conduite encore plus efficiente.

Un choix d’électromobilité assumée

Et hors des centres urbains, direz-vous ? Nous nous sommes donc aventurés hors des limites de la ville pour découvrir le comportement de cette « micro car ». Lancée sur une double voie, il faut toute la puissance du moteur, pédale de droite enfoncée à fond, pour faire grimper la vitesse. Les 130 km/h sont atteint, mais que c’est laborieux… et sur le témoin de charge, l’autonomie fond comme neige au soleil. Si vous devez emprunter ce type de route, pensez bien qu’il faut que cela soit ponctuel. Ce n’est vraiment pas le domaine de cette Smart Forfour EQ-Power.

Rouler en Smart EQ-Power consiste en un choix de vouloir vivre l’expérience de la conduite électrique autrement. Urbaine jusqu’au bout des pneus, cette voiture est faite pour ceux qui font rimer électromobilité avec efficacité et singularité. Une voiture comme un prolongement de soi en ville.