Vente de voitures neuves thermiques : l’Europe fait marche arrière sur l’interdiction à partir de 2035

La Commission européenne fait machine arrière pour 2035

Après des années d’incertitudes et de nombreuses négociations, la Commission européenne a finalement tranché. L’UE va autoriser la commercialisation de véhicules neufs thermiques ou hybrides après 2035. Mais derrière cette annonce se cachent des contraintes strictes, qui devront être obligatoirement respectées par les constructeurs.

Une décision en faveur d’un marché automobile en difficulté

Le 16 décembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a renoncé à l’idée d’imposer le passage au tout électrique en 2035. Un véritable soulagement pour les constructeurs, notamment allemands, qui tiraient la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. Des marques comme Mercedes-Benz ou Porsche estimaient irréaliste le projet de ne proposer que des véhicules 100 % électriques, sur un délai aussi court.

Malgré une progression constante des immatriculations, les ventes de véhicules électriques peinent encore à atteindre les niveaux espérés et restent en deçà des hybrides et des thermiques. Par ailleurs, les constructeurs européens doivent faire face à la forte concurrence des véhicules chinois, aux tensions commerciales avec les États-Unis, ainsi qu’à une baisse du moral des ménages liée à la conjoncture économique.

Face à ces défis, il était crucial pour l’UE d’apporter son soutien à un secteur automobile en pleine tempête.

Mercedes électrique

Du thermique… mais sous certaines conditions

À partir de 2035, toutes les marques automobiles pourront conserver des véhicules thermiques, hybrides ou encore hybrides rechargeables. En tenant compte des besoins de la filière, l’Europe a opté pour plus de flexibilité. Mais attention, elle ne perd pas de vue les enjeux climatiques initiaux.

Les constructeurs seront tenus de réduire leurs émissions de CO₂ de 90 % (auparavant 100 %), l’objectif de décarbonation du parc restant inchangé. Le reliquat de 10 % devra être compensé par le recours à des carburants propres. Autre exigence, l’utilisation d’acier à faible teneur en carbone au moment de la fabrication.

Ce nouveau challenge ouvre la porte à des solutions énergétiques innovantes, non fossiles et de ce fait plus respectueuses de l’environnement. Les biocarburants de dernière génération, par exemple, permettent d’atteindre un bilan carbone record, jamais vu sur des véhicules thermiques. L’annulation de l’interdiction des véhicules à combustion après 2035 pourrait stimuler de nouvelles avancées technologiques et écologiques dans ce segment.

Moteur thermique

Bruxelles favorise la voiture électrique Made in Europe

Pour faire face à la concurrence des véhicules chinois, la Commission européenne a présenté un panel de mesures. Ces dernières visent à soutenir l’industrie de l’électrique. Stéphane Séjourné, Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, a confirmé l’instauration d’une « préférence européenne ». Il souhaite imposer aux industriels bénéficiant de financements publics d’avoir recours à des composants fabriqués sur le Vieux Continent. Un soutien bienvenu pour l’ensemble des équipementiers et sous-traitants européens.

Enfin, consciente que le prix est un frein pour certains ménages, la Commission encourage le développement de véhicules compacts, conçus pour la ville, et proposés à des tarifs plus abordables que ceux pratiqués actuellement.

Une chose est sûre, l’Union européenne joue une partie décisive pour l’avenir de son industrie automobile.

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