Électrique rime-t-il avec bonne tactique pour les constructeurs automobiles ? La hausse des immatriculations des véhicules électriques neufs observée en 2020 a continué durant le premier semestre 2021 (+ 60 %). Les offres des constructeurs se sont étoffées et l’arrivée de nouveaux distributeurs s’est accru. Un phénomène qui a eu pour effet de provoquer quelques changements. Le paysage automobile électrifié s’est retrouvé modifié.
Evolution des classements des ventes
Si la Renault Zoé surfait en tête du marché des voitures électriques depuis 2012, elle s’est retrouvé dernièrement en deuxième position, écartée par la Tesla Mode 3 ! L’Américaine a connu un incroyable succès suite à une importante baisse de tarifs annoncée par le constructeur en tout début d’année. Avec plus de 13 000 immatriculations, sur les sept premiers mois de l’année, elle s’accapare la première place du marché tricolore. La Zoé réalise une belle remontée depuis le mois de mai. Sur les 7 premiers mois de l’année, elle totalise près de 12 000 immatriculations.
Changement de situation ces dernières semaines, pour le marché hexagonal où sur le segment des véhicules particuliers 100 % électriques, la Renault Zoé, remonte sur la première marche avec 1 148 immatriculations ! Cette Renault fait moins bien qu’en juin. Mais la voiture reste en première position des ventes. Elle comptabilisait 3 349 unités. La Peugeot e-208, qui occupait la pole position en avril 2021, décroche l’argent avec moins de 1 000 mises en circulation (898 précisément). Le trio de tête est complété par la Fiat 500 avec 632 unités.
Une situation qui devrait s’accentuer avec l’arrivée sur le marché de solutions singulières, comme la Dacia Spring et la Hyundai Ioniq 5 qui, chacune dans leur domaine vont apporter un nouveau souffle à l’électromobilité. Une tendance qui promet un avenir positif pour les ventes de véhicules électriques. Dès 2024, les constructeurs automobiles prévoient de multiples lancements de modèles électrifiés.
Plus de moteur thermique
Une initiative qui devance les mesures politiques du plan Fit for 55 (1). Un plan qui interdirait les moteurs thermiques et les moteurs hybrides, en 2035. Et tout va aller très vite… Le groupe Stellantis ( Peugeot, Citroën, DS, Opel, Fiat-Chrysler a annoncé abandonner les moteurs thermiques pour se focaliser sur l’électrification de ses modèles et de ses technologies d’ici 2025. Dès 2024, la marque DS ne proposera plus de moteurs thermiques. Uniquement une gamme électrifiée. Le groupe souhaite commercialiser 55 voitures électrifiées en Europe et aux États-Unis avant 2025.
Véhicules électriques : gagner sa place
Du coté de Wolfsburg, Volkswagen déclare que d’ici 2033, 50 % des véhicules seront électriques. 100 % en 2040. Dès 2025, la marque à l’étoile, Mercedes proposera des modèles avec une architecture étudiée pour des modèles 100% électriques. A Munich, BMW veut produire jusqu’à 7 millions de voitures 100 % électriques. C’est presque chose faite pour la gamme Mini…
En France, Renault ambitionne d’atteindre, d’ici trois ans, 65% de véhicules électrifiés et 90% en 2030. Que dire du Suédois Volvo, et sa division Polestar, qui produira des véhicules électriques à 100 %. Audi, le constructeur allemand, celui-ci prévoit du 100 % électrique en 2033. Aux Jeux olympiques, l’important est de participer. A partir de 2024, il faudra faire mieux dans l’automobile pour gagner sa place dans le palmarès des ventes de voitures 100 % électriques.
Pierre-Jean Côme
(Soure Cabinet Inovev)
* « Fit for 55 » ou (Paré pour 55) est un ensemble législatif en référence à l’objectif de l’UE de réduire ses émissions carbone de 55% d’ici 2030. Il s’agit d’une étape intermédiaire, avant de viser la neutralité carbone d’ici à 2050. Il s’agit de devenir plus restrictif sur le marché carbone. En matière automobile, cela revient à revoir les normes d’émissions de CO2 pour les véhicules neufs. Les autorisations d’émissions pourraient être réduites à zéro d’ici à 2035. Ceci entraînerait l’interdiction de mise sur le marché de véhicules à moteur thermique et l’obligation du passage vers l’électrique. En France, la fin des ventes de voitures à essence est pour l’heure fixé à 2040.
